- démesuré
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démesure [ dem(ə)zyr ] n. f. ♦ Manque de mesure, exagération des sentiments ou des attitudes. ⇒ excès, outrance. « Cette démesure [de Bonaparte] qui répugne tant à un Talleyrand » (Madelin). La démesure de ses projets. ⇒ gigantisme. ⊗ CONTR. Mesure, modération, pondération.
● démesure nom féminin Manque de mesure qui se traduit par l'exagération ou l'outrance dans les propos, les sentiments ou l'attitude ; outrance. ● démesure (citations) nom féminin Henri Petit 1900-1978 L'homme vit d'amour effréné et de prévisions exactes. Les Justes Solitudes Grasset Pierre Reverdy Narbonne 1889-Solesmes 1960 Rares ceux qui, dans leur vie et dans leur art, savent rejoindre le tact et la mesure en passant par la démesure. En vrac Éditions du Rocher Solon vers 640-vers 558 avant J.-C. Satiété engendre démesure. Élégies, V, 9 (traduction E. Bergougnan) ● démesure (synonymes) nom féminin Manque de mesure qui se traduit par l'exagération ou l'outrance...Synonymes :- excès- outranceContraires :- mesure- modérationdémesuren. f. Manque de mesure, excès.⇒DÉMESURE, subst. fém.A.— Absence de mesure :• 1. Dangers de la démesure. Le gigantisme où sont parvenus les plus illustres « dépôts de livres » a été dénoncé par Renan dès 1848...L'Hist. et ses méthodes, 1961, p. 1109.B.— Attitude excessive, dépassant les bornes :• 2. Le péché est donc une révolte de l'homme contre sa condition de créature. On remarquera ici la concordance de la pensée biblique avec la pensée grecque, pour laquelle la racine du péché était précisément la démesure de l'hybris. Refus d'être créature (...) voilà le péché et c'est ce qui explique pourquoi les moralistes ont toujours donné à l'orgueil une place éminente parmi tous les vices.Philos., Relig., 1957, p. 4082.PARAD. a) (Quasi-)synon. exagération, excès, outrance, violence. b) (Quasi-)anton. équilibre, mesure, modération.Prononc. :[
]. Étymol. et Hist. Ca 1120 a desmesure « à l'excès » (PH. DE THAON, Comput, 1959 ds T.-L.); ca 1130 « manque de mesure, excès » (Couronnement de Louis, éd. E. Langlois, 81) — 1606, NICOT, repris dep. 1826, MOZIN-BIBER. Dér. de mesure; préf. dé-. Fréq. abs. littér. : 56. Bbg. QUEM. 2e s. t. 2 1971.démesure [dem(ə)zyʀ] n. f.ÉTYM. V. 1131; rare entre XVIIe (1606) et déb. XIXe (1826); de 1. dé-, et mesure.❖0 (…) quand une fortune sans précédent aura, chez lui (Bonaparte), surexcité, avec le génie, l'orgueil et l'ambition, et lui aura comme imposé, très précisément, cette démesure qui répugne tant à un Talleyrand.Louis Madelin, Talleyrand, II, IX, p. 103.❖
Encyclopédie Universelle. 2012.